Descriptif

Une laitière de Carcassonne écrit à son mari et à son frère, tous les jours, sans relâche, pendant la première année de la Grande Guerre. Marinette, Baptiste et Honoré sont de très jeunes gens pris dans la tourmente : dix-sept ans, vingt-cinq ans et vingt ans. Séparés par les événements, ils s’écrivent pour maintenir le lien. Les deux soldats sont revenus vivants de la guerre. La jeune femme a alors rassemblé les cartes postales dans un album-souvenir.

Comment attendre quelqu’un sans lui parler, sans connaître ses occupations, sans même savoir si on le reverra ? Que trouve-t-on encore à dire lorsque l’on écrit deux fois par jour à la même personne ? La correspondance de Marinette livre un point de vue de femme en période de guerre. Elle a un versant social : la laitière au travail, les départs et les retours des soldats, l’exaltation qui magnifie les combats, la logistique des colis. Et un versant intime : l’attente du facteur, les souhaits d’une vie de couple, la présence utile de la famille. Elle forme une collection exceptionnelle de 253 cartes postales de guerre, aux illustrations tantôt politiques, tantôt romantiques. C’est un parcours dans cette correspondance, ici intégralement publiée, que propose Béatrice Delaurenti.

Béatrice Delaurenti est historienne médiéviste à l’École des Hautes Études en Sciences Sociales. Elle est membre du Centre de Recherches Historiques. Elle a publié La Puissance des mots : « virtus verborum ». Débats doctrinaux sur les incantations au Moyen Âge (Cerf, 2007) et La contagion des émotions. Compassio, une énigme médiévale (Garnier Classiques, 2016).