Descriptif

Traduction de l’espagnol (Paraguay),

notes et préface d’Éric Courthès

Ce recueil de contes d’Augusto Roa Bastos, fut publié à Buenos Aires — où il se trouvait en exil politique depuis la Guerre Civile de 1947 —, en 1953, par Editorial Losada. Il s’agit de son premier ouvrage en prose, des racines mêmes de son œuvre, profondément paraguayenne en ses débuts, comme le sera tout autant  un autre recueil de contes : Fils d’homme, en 1960 ;  il atteindra,  par la suite, l’universel avec Moi le suprême, son premier « roman » sur le dictateur paraguayen José Rodríguez de Francia, en 1974, ouvrage hors pair et hors normes, au niveau sémiotique, couronné par  le Prix Cervantès, en 1989, à la fin de la dictature d’Alfredo Stroessner…

On peut dire donc de ce volume  qu’il s’agit de son œuvre la plus paraguayenne, la seule qui dispose d’un lexique guarani par exemple, et dans laquelle, sept ans avant Fils d’homme, il se proposait déjà de faire fusionner les deux hémisphères linguistiques de son pays bilingue, l’espagnol des Conquérants, et le guarani, merveilleuse langue indigène, parée de subtilités sémantiques, si métaphorique, que dans les notes du traducteur, le lecteur est invité à un autre voyage, au cœur même d’une civilisation quasi méconnue…