avec la collaboration Nathalie Preiss
Informations
25 €
Descriptif
On considère d’ordinaire que le siècle français de la légèreté fut, par excellence, le xviiie siècle : frivole voire immoral, il met en scène le plaisir sous un jour avantageux, esprit de salon, contes libertins, style rococo et autres fêtes galantes. À cet heureux temps de l’otium aristocratique aurait succédé l’âge de fer qu’est le xixe siècle, âge du negotium bourgeois, société marchande balançant entre nostalgie et mépris à l’encontre de la légèreté d’Ancien Régime. Autant de lieux communs dont cet ouvrage, à visée interdisciplinaire, se propose de réévaluer l’impertinence, à l’aune de la polysémie du terme.
Finesse opposée à l’esprit de sérieux, la légèreté est aussi frivolité malmenant la morale ; délicatesse allégeant la lourdeur de la matière, elle est par ailleurs inconstance face à la réflexion. Selon que l’on se place sur le terrain du corps — la silhouette de la danseuse, les parfums en vogue, l’automobile —, de la morale — le député, le coquin, la femme légère —, de la littérature — poésie, roman ou conte — et plus généralement de l’art, la légèreté manifeste une ambivalence qui offre un angle de vue aussi significatif qu’inédit sur le xixe siècle.