Descriptif

Subjugué par la philosophie idéaliste de Fichte prônant le caractère fondamentalement unitaire du créé, parce qu’enraciné dans le moi profond de l’homme qui le ressource sans cesse, le transfigure et lui donne vie, Novalis crée le romantisme en faisant de l’intériorité ténébreuse du moi (Hymnes à la nuit) le lieu de cette élaboration magique et poétique du monde avec sa cohérence unitaire telle que proposée aussi par Emmanuel Kant dans sa Critique de la raison pratique. Il identifie ainsi l’homme du faire (poïeîn), soit le poète, avec le démiurge suprême, Dieu incarné, le Christ. L’énergie unifiante des particules élémentaires spiritualisées est l’amour (ce que la philia était au rationalisme aristotélicien). Aussi l’ascèse obsessionnelle du multiple vers l’un devient, dans une perspective chrétienne, désir de s’arracher aux vicissitudes de l’incarnation, vouée à la dissolution et à la mort, par la médiation de l’amour, sauveur de l’humanité.

Gianfranco Stroppini de Focara, le traducteur, agrégé de Lettres classiques, docteur ès lettres, philologue et romancier s’est spécialisé dans l’étude de l’amour chez Virgile, les poètes augustéens et, plus largement ceux de langue d’oc. Après la Vita nuova de Dante Alighieri (Orizons, 2013), il propose ici la traduction commentée des oeuvres poétiques de Novalis en manière de diptyque.

Ouvrage(s) du même auteur

D'Alexandre à Jésus
Le serpent se mord la queue
Virgile et l'amour les bucoliques