Descriptif
L’Invisible théâtral
De Shakespeare à Ibsen et Strindberg
Pour une nouvelle dramaturgie de l’intériorité
La célèbre apparition spectrale dans Hamlet de Shakespeare incarne le renouveau d’un motif antique, porteuse d’une réalité intérieure profonde : un péché originel commis avant le début de la représentation et qui doit impérativement être expié sur scène. En réécrivant cette fable nordique, Shakespeare s’inscrit dans une filiation dont le Norvégien Ibsen et le Suédois Strindberg semblent être les héritiers légitimes en réinvestissant, à leur tour, ce motif du revenant. Ce dernier lie les dramaturgies des trois auteurs en incarnant, à chaque fois, l’accomplissement d’une vengeance, la mise en échec du visible au profit de l’invisible et celui de la parole au bénéfice des dégâts dévastateurs du silence. Avec Ibsen et Strindberg, le spectre est, désormais, formellement intériorisé par des personnages bien vivants et s’inscrit dans une nouvelle dramaturgie de l’intériorité, à la fois mystique et inconsciente. Le personnage de théâtre vole en éclats sous l’influence de transmissions transgénérationnelles traumatiques. La scène de théâtre devient alors l’extension de la psyché de l’auteur qui instaure un véritable psychothéâtre au début du XXe siècle.
Doctorant à l’Institut de Recherche en langues et littératures européennes (ILLE) à l’Université de Haute-Alsace (Mulhouse), Yannick Tauliaut focalise ses recherches sur les questions de retour du sujet dans le processus d’écriture théâtrale. Après avoir travaillé sur le rapprochement entre théâtralité et psychiatrie, il prépare une thèse portant sur l’exploration théorique d’un nouveau théâtre autobiographique au XXe siècle, sous la direction de Frédérique Toudoire-Surlapierre.
Dans cette veine, voir :
les ouvrages suivants : Shakespare : Œuvres tome I, tome II, coll. « Cardinales », 2013, traduction de Jean Gillibert ; Théâtre espagnol du Siècle d’Or, coll. « Cardinales », 2013, traduction de Jean Gillibert ; Robert Poudérou, La Sanseverina, 2011, coll. « Littératures », 2011 ; L’Ennemi de la mort, 2012 ; de Jean Gillibert l’essai et les œuvres théâtrales que nous avons éditées, [coll. « Littératures », 2011-2013] mais aussi, de Hadj Dahmane, Théâtre algérien de l’engagement contestataire, coll. « Universités », 2011 ; de Philippe Wellnitz, Un dialogue avec le théâtre, coll. « Universités », 2010.